samedi 7 mai 2016

64 - COLLECTIVITÉS D’INTELLIGENCE DANS UNE SEMIOLOGIE DE LA COMMUNICATION ET DE LA CULTURE

                                                                                   Par Clark G. KHADIGE, dba, desg
(JCB 1934-2012)
Et
Siham EL KAREH, PhD


Comportement, culture et communication sont des termes qui reviennent couramment dans les différentes études conduites sur la société d’aujourd’hui, autant au niveau collectif qu’individuel. Certes, leur importance réside surtout dans les changements qu’apportent la technologie, les relations internationales et culturelles et le phénomène de la globalisation dans son ensemble.

Les individus sont profondément influencés par leur culture. Cette culture est inévitablement issue d’un milieu social distinct, qui permet à ces individus d’agir, de se comporter et de remplir les tâches qu’attend d’eux l’environnement social auquel ils appartiennent.

Le milieu social, résidentiel ou professionnel, se démarque par trois facteurs facilement observables :
·             Celui de l’éducation, ou toutes les connaissances que l’individu acquiert durant sa vie,
·             Celui de l’enseignement, ou toute la diffusion des connaissances qu’il a vers d’autres pôles de réception,
·             Celui de la culture personnelle que chacun acquiert au fil des ans au contact d’activité ou d’évènements divers.

Notons aussi que dans une observation des influences inter-environnementales, on remarque que l’environnement technologique sape petit à petit les fondements de l’environnement culturel au profit d’un environnement interculturel. Il n’y aura plus, bientôt, de culture nationale ni de conservation de son patrimoine, puisque la technologie, par le réseau internet, non seulement met à la disposition de tous la culture de chaque pays, mais permet l’accès à des cultures diverses. Il n’y aura plus qu’une culture globale, ou mondiale si l’on veut, avec des approches caractéristiques à des régions que l’on déterminera suivant les besoins de la connaissance.

Tout le reste deviendra légende.

LA COMMUNICATION PEDAGOGIQUE

Dans certains de nos articles précédents, nous avions déjà souligné que « L’acquis des savoirs et des savoir-faire favorise un savoir-être et un savoir-devenir. Cette acquisition, et l’assimilation sinon la maitrise de ce que nous apprenons, dépend principalement de la manière dont nous recevons l’information, la percevons et la comprenons » et la mettons en pratique. Il y a donc l’intervention d’une Intelligence Pédagogue, même Pédagogique, dans tous les échanges en communication, fussent-ils verbaux, écrits ou comportementaux.

La communication pédagogique est une relation par laquelle les partenaires d’un établissement éducatif s’engagent, dans l’acte de communiquer, à la réussite culturelle et comportementale des apprenants. Toute réussite encourage l’acquisition active des connaissances et le développement d’attitudes et d’habiletés qui se manifestent dans des comportements adaptés et adaptables. Il s’agit donc d’inciter l’exercice de capacités de conservation des connaissances et de les transférer à un niveau supérieur de raisonnement ou à un autre domaine d’apprentissage.

Elle éveille aussi la curiosité en lançant un défi constant : celui d’explorer de nouvelles possibilités d’évolution et repousser les limites du savoir. Ce point est important à relever car il met en évidence le défi constant de l’apport culturel.

La communication engageante


La psychologie de l'engagement repose sur une vision non cartésienne du comportement humain. Ce serait à travers des engagements multiples, qui lui permettent de mener diverses expériences, sans les avoir a priori choisies, que l'individu aborde très souvent son environnement.

Selon Charles KIESLER (1971), "l'engagement est le lien qui unit un individu à ses actes". Seuls les actes nous engagent. Nous ne sommes pas seulement engagés par nos idées, ou par nos sentiments, mais par nos conduites effectives et notre communication. C'est une variable continue, car les gens sont tout le temps, plus ou moins engagés, dans différents comportements issus de l’influence constante de l’environnement social et de la culture conséquente. 

L’auteur évoque ce qu’il nomme "l’escalade d’engagement "… "une tendance que manifestent les gens à s’accrocher à une décision initiale même lorsqu’elle est clairement remise en question par les faits". Une fois sa décision prise et l’action engagée, l’individu éprouve toutes les peines du monde à faire machine arrière.

« Ainsi, bien que les faits tendent, parfois ou souvent, à lui prouver qu’il fait fausse route, l’être humain a souvent tendance à justifier ses choix par de “ bonnes raisons “ trouvées à postériori. Alors que l'individu pourrait remettre en cause ses croyances mises en échec, souvent il les renforce par des actes, tels les paris adjacents, qu'il va rationaliser, afin d'augmenter la cohérence de son comportement ».

Kurt LEWIN a évoqué un « effet de gel » : une fois la décision prise, l’individu est comme gelé - c’est comme s’il était prisonnier de ses décisions qu’elles soient bonnes ou moins bonnes. Une personne a tendance à maintenir un comportement même s’il n’a pas les effets attendus et de persévérer dans une situation, même si le but n’est pas atteint.

Tout se passe comme si l'individu était tombé dans un piège dans lequel il ressent la difficulté à faire le deuil de ce qu'il a déjà investi en temps ou en argent est accentuée par le sentiment qu'il peut avoir de la proximité du but (BEAUVOIS, JOULE, 1987, p.36), ou encore comme si le sujet préférait s'enfoncer plutôt que de reconnaître une erreur initiale d'analyse, de jugement ou d'appréciation.

« La communication engageante (GIRANDOLA, 2003, 2005) est une communication qui implique, d’une part, la réception par la cible d’un message à visée persuasive et, d’autre part, la réalisation par la cible d’un acte ou de plusieurs actes dits «préparatoires ». Aussi, la cible a-t-elle un double statut : un statut de récepteur, mais aussi un statut d’acteur à proprement parler ».

Cependant, la communication engageante a des répercussions certaines sur un collectif. Ainsi, l’individu animé d’une certitude va tenter de l’imposer en quelque sorte à d’autres membres du même collectif à l’aide d’une série d’arguments solides et autant convaincants que persuasifs ou que suggestifs. Dans ce cas, la relation est surtout dirigée par l’Intelligence Collective en constante évolution.

Communication engageante et entreprise

Au lu de ce qui précède, nous pourrions dire que toute communication est un engagement d’une partie vers une autre et parallèlement la communication peut engager la partie réceptrice de l’information. Ce qui se concrétiserait comme suit :

·        Une communication engage une personne à travers l’information qu’elle transmet. Elle en prend la responsabilité de sa crédibilité et de sa véracité. Il y a donc une forte responsabilité morale et sociale envers les sources réceptrices qui vont considérer l’apport de notions réduisant leur niveau d’incertitude. Notons un point important : la propagande ne fait aucun cas de cette responsabilité. L’important est de faire croire en jouant sur des susceptibilités pour faire agir et, souvent, pour faire adopter un savoir-être. Il en est de même de la communication manipulatrice qui agit au détriment de la volonté individuelle.
·        La communication promotionnelle et publicitaire promet en quelque sorte. Il y a donc un engagement de la part de l’entreprise envers son consommateur : elle s’engage à lui donner satisfaction et l’amener vers une qualité de vie meilleure.
·        Etc.

Le problème reste le même dans la communication interne de l’entreprise. A travers la diffusion des informations d’ordre professionnel, social ou institutionnel, l’entreprise prend un engagement, et une responsabilité morale, de donner à ses ressources humaines suffisamment de données pour qu’un travail soit fait efficacement et avec efficience.


LA COMMUNICATION COMPORTEMENTALE

Il serait bon, de prime abord, de définir avec autant de précision possible ce que communication comportementale signifie : « Utilisation de mouvements soit de la tête, soit de membres moteurs, soit encore par les mains et les doigts pour exprimer une action en cours, ou à faire (TURCHET 2010) », ou pour exprimer volontairement ou non des émotions ou des sentiments. Langage des mains, démarche, redressement du corps, attitude générale, regards directs ou fuyants, manière de s’asseoir avec ou sans invitation, croisement ou positionnement des jambes, expressions diverses du visage… Tout communique un comportement, tout traduit une personnalité autant qu’un caractère et une identité ! 

Cette personnalité est avant tout un jugement porté par des individus sur d’autres individus. Car tout comportement en société, toute attitude adoptée dans des situations diverses, entraîne, qu’on le veuille ou non, d’une part une sympathie, une antipathie ou une indifférence totale de la part des uns et d’une autre un jugement, ou du moins une forte opinion, sur ce que serait, ou pourrait être, l’autre.

Dans le cas précis d’une rencontre commerciale, les premiers échanges sont souvent très marquants de la personnalité des personnes en présence qui, chacune de son côté, essaie de dénoter à travers diverses situations verbales ou comportementales, ce que pense l’autre. L’Intelligence Collective, qui se construit ici, (parce qu’il est nécessaire d’arriver à un résultat positif) est surtout renforcée par une Collectivité d’Intelligences composée principalement de :

·        L’Intelligence Comportementale,
·        L’Intelligence Négociatrice,
·        L’Intelligence Négociative,
·        L’Intelligence Négociante,
·        L’Intelligence Argumentative,
·        L’Intelligence Argumentatrice,
·        Etc.

Cependant, il est important de noter qu’un comportement traduit, le plus souvent, des caractéristiques naturelles ou adoptées par un individu dans des événements, ou situations sociales, particuliers. Ainsi, l’image sociale recherchée est souvent mise en évidence soit par des dire qui traduisent souvent un pédantisme profond, soit par des propos choisis, émis par esprit de vouloir faire voir ce qu’on voudrait être.

Ainsi, comme le note Philippe TURCHET  « Un geste au niveau du ventre concerne ce que j'ai, celui au niveau de la poitrine, ce que je suis et celui au niveau du cou, ce que je représente ». Etre attentif à ces signes comportementaux, décrypter les messages silencieux permettent, souvent, de percevoir l’état mental qui anime un individu, repérer des dilemmes internes ou des conflits d’intérêts, des blocages issus du sentiment d’être coincé, voire des tentatives de séduction, etc.

Cependant, si certains signes se perçoivent facilement, d’autres sont plus difficiles à définir. La maîtrise du comportement facial des uns crée souvent un malaise interne qui déroute les autres.  Comme le souligne Paul EKMAN, psychologue à succès aux Etats-Unis, « Et gare aux sourires ! C'est le masque de camouflage le plus fréquemment employé ». C’est la force de beaucoup de négociateurs d’Extrême-Orient, le sourire permettant de ne pas perdre la face.

Prendre en considération une action, ou même une réaction, comportementale assure souvent l’orientation d’une négociation, ou d’une rencontre quelconque, vers l’atteinte d’objectifs divers, voire des accords communs.

COMMUNIQUER POUR CONVAINCRE, PERSUADER, SUGGÉRER ET INFLUENCER.

Pour qu’une communication porte, c’est-à-dire qu’elle atteigne les objectifs du faire savoir, du faire croire si nécessaire et du faire agir, il est important que des arguments psychologiques de conviction, de persuasion ou de suggestion soient présents dans la communication engagée entre deux ou plusieurs parties.

La psychologie est donc utilisée dans le cadre de la communication pour pouvoir influencer et persuader les récepteurs. Les processus de conviction, de persuasion et de suggestion ne sont tous que des arguments d’influence permettant d’aboutir. Mais aboutir à quoi ? A faire agir, pour sûr ! A manipuler certainement, d’une manière comme d’une autre.

Référons-nous au dictionnaire, cet inséparable compagnon de culture, pour comprendre ces trois termes :

·        Le Larousse (2010) nous définit convaincre comme amener quelqu’un par raisonnement ou par preuve à reconnaître la vérité, l’exactitude d’un fait ou sa nécessité.
·        D’après le Littré, persuader c’est : « porter à croire, décider à faire ».
·        Suggérer est défini par le Larousse (2010) par proposer une idée à quelqu’un, conseiller, évoquer, susciter…

Persuader, c’est non seulement utiliser des arguments pour faire accepter des propositions, mais c’est aussi agir sur l’affectivité. C’est donc un mélange entre la volonté de prouver, de démontrer et celle d'utiliser des moyens de séduction. Cela implique donc le fait d’agir sur autrui puisque c’est entraîner la conviction de quelqu’un. C’est modifier une opinion, convertir ou, au moins, conforter un sentiment ou un point de vue.

Il faudrait ajouter à ces définitions, celles non-référencées de l’activité du marketing de communication, que nous résumerons comme suit :

·        Convaincre : prouver par des arguments verbaux et empiriques qu’un produit, ou qu’un service, a des propriétés efficaces et fonctionnelles entraînant des résultats suffisamment satisfaisants pour qu’un individu comprenne l’apport de ce produit, ou de ce service, à son style de vie et son aspiration à mieux.
·        Persuader : prouver par des arguments complémentaires que ces propriétés présentées répondent aux attentes de consommateurs et satisfont des besoins divers, autant sur le plan physique que sur le plan psychologique.
·        Suggérer : c’est finalement transposer les arguments précédents dans un style de vie, une qualité de vie ou un art de vivre que pourraient connaître les consommateurs concernés. C’est le principe de l’apport de la valeur ajoutée, c’est-à-dire les avantages personnels que chaque individu retire ce qu’il utilise ou consomme.

En un mot, influencer non seulement un choix, mais aussi un comportement. Mais cette influence, pour qu’elle soit efficace, se doit de respecter la liberté d’agir et de penser d’un individu et qu’au lieu de le manipuler, lui faire entrevoir d’autres possibilités de passer volontairement d’une situation de bien à celle du mieux et, pourquoi pas, d’aspirer au meilleur.

Mais le mot influence évoque tout de suite plutôt une contrainte qu’un bienfait, car il semble mettre, ou remettre, plus ou moins en question la volonté et la liberté de l’autre. À la différence de la persuasion qui cherche à convaincre en se basant, dans une certaine mesure, sur la raison, l’influence vise plus le consentement automatique. Mais précisons qu’en réalité, c’est tout de même l’autre qui commande de par son degré de suggestionalité.

Avec l’influence, il s’agit en quelque sorte de faire plaisir ou de faire peur, de rendre agréable ou repoussant, afin de déclencher un acte ou une décision à l’insu de la raison en s’adressant à l’inconscient. Il s’agit de prendre le risque de chercher à entraîner les autres à agir, ou à réagir, suivant des motivations ou des besoins préalablement existant.

Cela suppose que trois conditions, parmi tant d’autres, soient présentes :

1 - Un lien : Vouloir faire agir signifie que nous sommes, en un sens, liés aux autres, c’est-à-dire réciproquement dépendants. Nous sommes liés au sens où nous cherchons à :
·        Obtenir quelque chose des autres (par exemple obtenir une information),
·        Dissuader les autres de quelque chose (par exemple dans les campagnes de communication liées à la prévention),
·        Mobiliser les autres autour d’une idée personnelle.

2 - Un engagement :      L’engagement suppose une volonté d’aboutir ou de faire aboutir. Il y a donc volonté et désir d’entraînement. Pour cela, influencer se nourrit d’un effort de clarté avec soi-même et par là-même, avec les autres. Il faut donc, pour convaincre, faire preuve de détermination et d’ouverture. Il est alors nécessaire de parler comme le fait R. Boudon de « rationalité subjective », c’est à dire d’accepter le fait que les gens ne sont pas aussi incultivés que certains auraient tendance à croire trop vite.

3 – Une modification des attitudes :       L’influence s’attaque à l’idée que l’on se fait des choses, cela dépasse alors les comportements et les attitudes. C’est le fait de « faire changer d’avis », ou de « faire agir autrement », et l’influence doit être là à son summum puisqu’il s’agit de convertir les gens en quelque sorte. Pour illustrer cela, nous pouvons donner l’exemple de tout ce qui est promotion publicitaire sur un produit dit d’innovation, un produit qui changerait notre façon de penser, donc de vivre (comme le téléphone portable par exemple).

Dans cet ordre de choses, une Collectivité d’Intelligences est en action, regroupant :
                                                     
·        L’Intelligence de Conviction,
·        L’Intelligence Convaincante,
·        L’Intelligence de Persuasion,
·        L’Intelligence Persuasive,
·        L’Intelligence de Suggestion,
·        L’Intelligence Suggestive.

COMMUNICATION ET INFLUENCE
Comme cela a été dit plus haut, influencer c’est faire agir volontairement vers un objectif déterminé. En un mot arriver à un résultat escompté. Ainsi, la communication influençante va tenter de marquer un individu sur plusieurs niveaux simultanément :
1 – Le niveau de l’attitude. Une attitude serait la transposition physique de la manière qu’ont les individus de se représenter et de comprendre, dans une dimension personnelle, ce qui se passe autour d’eux. Ils voient et associent les événements qui se déroulent devant eux en fonction de leur éducation, de leur expérience, des valeurs auxquelles elles adhèrent et de leurs croyances en ce que devrait être le monde. D’où, cinq niveaux d’attitudes apparaissent :

·        L’attitude positive, donc acceptation de ce qui arrive comme étant naturel ou habituel. L’événement est donc accepté, car conforme à une représentation définie. Elle se base sur la connaissance, la compréhension et la conviction.
·        L’attitude neutre, ou simplement une indifférence à l’événement, ou à l’information, qui n’a aucune portée sur un changement quelconque possible. Elle peut aussi être due à une ignorance (non savoir), ou à un manque de connaissances sur un événement ou une information.
·        L’attitude négative qui est le refus, ou le rejet, de ce qui se passe car en contradiction, ou en opposition, avec une croyance ou une habitude. Dans ce niveau, il existe beaucoup de préjugés apparents.
·        L’attitude décisive. La décision est prise, il faut agir.
·        L’attitude prosélytique. On pourrait, peut-être, la définir comme une sensibilité à une information crédible et solide, sans que nécessairement l’individu la connaisse.

L’attitude est généralement fixée dans le temps. Elle ne change pas, contrairement au comportement. Elle est simplement flexible face à un phénomène qui se déclare, ou qui apparaît, et qui est passager. En un mot faire avec, puisqu’on n’a pas le choix.
                                         
2 – Le niveau de l’intention. L’intention serait une sorte de prise de décision sur un acte à faire, sans que cette décision ne soit définitive, (on peut changer d’avis). C’est donc un désir de vouloir faire dans un proche avenir. Elle est issue soit d’un besoin physique ou psychologique, soit d’un souci de conformité à un groupe référentiel social, culturel ou professionnel. Elle est donc fortement reliée au comportement.

3 – Le niveau du comportement. Mais qu’est-ce qu’un comportement ? C’est une manière :
·        D’agir en fonction d’objectifs sociaux, professionnels, culturels ou idéologiques personnels caractéristiques à une situation en cours.
·        De réagir en fonction de facteurs ou d’influences diverses issus des environnements présents.
·        D’agir en fonction de ce que l’on sait, de ce que l’on croit.

Comprendre un comportement, c’est surtout considérer l’individu à travers un “style de vie”, c’est-à-dire étudier l’emploi du temps de cet individu et le montant de ses dépenses. Le style de vie est surtout fonction de facteurs sociaux, culturels et psychologiques assimilés et l’influence de la classe sociale à laquelle l’individu appartient, la performance sociale, l’appartenance à des groupes déterminés, le leadership d’opinion, le cycle de vie familiale et l’emploi du temps. Les aspects psychologiques, eux, comprennent la personnalité, les opinions, la prise de conscience du niveau social, la motivation, la perception du risque, le caractère novateur et l’importance de l’achat. Les aspects sociaux et psychologiques sont liés étroitement, et l’un ne peut être totalement indépendant de l’autre.

Si les facteurs de la situation changent, un comportement peut se modifier et s’adapter. Ainsi, plus je sais, mieux je réfléchis, mieux je comprends et plus j’agis différemment. Ceci dans un contexte définitif sans retour en arrière. On pourrait alors, à la limite, dire que la culture et le savoir manipulent la manière de comprendre et d’agir. Ajoutons aussi, que les autres influencent fortement par leurs conseils issus d’expériences passées bénéfiques ou non. 

LA COMMUNICATION PUBLICITAIRE

La Communication Publicitaire est toute forme de communication diffusée à un public consommateur, utilisateur ou acheteur avec pour objectif de faire acheter un produit et de créer une habitude de choix de marque.

La Communication Publicitaire est donc un ensemble d’informations relatives à un produit, à une marque, à un service ou même à une entreprise avec crédibilité et, tant soit peu, un geste de manipulation car la diffusion de ces informations sera sélective. En effet, elles porteront sur les côtés positifs de ce qui est proposé, et oublieront les points négatifs existants. On parlera de vérité orientée.

Il est important de souligner, que la Communication Publicitaire est un composant de toute activité de marketing. On ne peut pas agir dans un but de stimulation sans communiquer : dire ce que l’on va faire et faire ce que l’on a dit.

On en arrive, donc, à parler de publicité. Elle est Information et Support de Vente car elle permet :
1.           D'une part d'informer un marché consommateur de l'existence d'un produit, d’une marque ou d’une entreprise,
2.          D'autre part, de soutenir une constance de vente,

Elle aurait donc trois rôles importants à remplir :
1.    Le rôle d’informer,
2.   Le rôle de soutenir l’effort de vente,
3.   Le rôle de présenter l’Entreprise sous un visage humain,

LA PUBLICITE EN ACTION

Apparemment, il paraît très simple de parler de quelque chose que l’on veut mettre en relief. Il suffit d’observer et de présenter d’une façon logique et ordonnée tous les renseignements qui s’y rapportent.

La réalité, cependant, est bien différente. Le succès de tout message dépend surtout de la réceptivité et de la compréhension chez celui qu’on se propose de convaincre. Qu’est-ce qui va :

·        Attirer l’attention ?
·        Motiver ?
·        Stimuler ?

Il importe avant tout de mettre en évidence ce à quoi tout individu est sensible. Le message, ou l’information que l’on transmet, sera d’autant plus efficace qu’il saura dire ce qui est besoin à savoir et ce qui est envie d’entendre. Plus l’argument sera juste, plus le comportement sera stimulé.

Savoir, en fait, qu’est-ce qui motive, ou stimule, non seulement le comportement mais aussi la manière de penser. Il serait simple, trop simple même, de dire que le premier facteur d’influence est le besoin. Oui, dans un sens. Mais la recherche marketing, dans ses analyses du comportement des individus, montre qu’au-delà du besoin, tout individu s’attend à recevoir quelque chose de différent et de plus personnalisé. On parlerait, aujourd’hui, de répondre à des attentes !

C’est pour cela, que tout message émis doit être complet. Son impact est puissant car il fait gagner à une cause ou à un acte.

Ainsi, dans un message publicitaire l’impact suivant serait :

a)    Au niveau produit : montrer avant tout qu’un produit représente ce style de vie auquel tout individu aspire. Mais là, réside des dangers importants :

·        Si l’individu ne peut se permettre d’acquérir le produit montré, ou si l’environnement choisi est inaccessible, il en résultera une immense frustration sociale, (exemple : les produits de luxe)
·        Si les acteurs du message ne représentent pas le niveau social vers lequel l’individu aspire, il y aura refus du produit, ou son abandon, et rejet de la vérité montrée.
·        Si le message ne contient pas suffisamment d’arguments de preuves concrètes peu de crédibilité lui sera accordé.
·        Si les motivations d’acquisition ne sont pas mises en relief, l’individu se posera inévitablement la question pourquoi changer ?
·        Si la publicité ne définit pas le produit et son utilisation, l’individu se posera la question qu’est-ce que c’est ? Ou bien simplement, les connaisseurs du produit seraient les seuls à la comprendre. Où interviendrait, alors, la stratégie d’augmentation du nombre de consommateurs/utilisateurs ?
·        Etc.

b) Au niveau marque : Su un produit montre un style de vie, la marque, elle, va surtout mettre en évidence une qualité de vie. Vivre avec des produits qui durent, dont la fonctionnalité est évidente, et qui ajoutent à l’image sociale recherchée.
c)  - Au niveau du couple marque-produit : savoir réunir style de vie et qualité de vie dans une nouvelle approche : celle de l’Art de Vivre.
d) – Au niveau de l’entreprise : celle-ci est parfois qualifiée de parent pauvre dans une communication produit et, parfois, dans une communication marque. La question que l’on se pose et qui est réelle dans l’existence de l’entreprise est celle de la confiance. Fait-on confiance à un produit, a une marque ou à l’entreprise ?

Nous ne reprendrons pas ce que nous avions développé dans nos articles précédents sur ce sujet.

Comprendre le relationnel issu de la Communication Publicitaire

Ainsi, au lu et au su de ce qui précède, le concept de la relation humaine à travers la communication, sous toutes ses formes, prend une dimension nouvelle, si ce n’est complémentaire. En fait, elle repose sur les notions de compréhension, de confiance et de crédibilité.

Pourquoi ? Simplement parce qu’une information véhicule autant d’émotions que de réflexions rationnelles, qui agissent et modifient un comportement.

Image sociale et information

Tout individu répond et agit en fonction de trois principales impulsions :
Il est important de se rappeler et de comprendre que tout individu agit ou réagit sous la force de trois types d’impulsion :

·        L’Impulsion Émotive ou Émotionnelle : Le comportement est très souvent dicté par des émotions, des sentiments.
·         L’Impulsion Rationnelle : La raison dicte le comportement, d’où recherche de fonctionnalité, d’efficacité, donc réflexion et informations
·        L’Impulsion du Conditionnement Social : Faire et être comme tout le monde, faire ce qui est toléré par la société.

Ainsi, la Communication efficace est celle qui, certainement, rejoindra l’égo de l’individu.

LE COMPORTEMENT ET L’INTERCULTUREL

« L’environnement culturel, qui varie d’un pays à l’autre, d’une communauté ou d’une ethnie à l’autre, est difficilement influençable dans le sens où la culture acquise représente un ensemble de croyances, de connaissances, d’habitudes de penser, de moralité, de valeurs morales, etc…

Cependant, et comme nous l’avons déjà dit, dans la fréquentation des communautés d’origine différente, on pourrait se poser la question suivante : existe-t ‘il, à la longue, une osmose possible entre ces sous-cultures dans les pays d’immigration ? Et quel visage cette culture prendrait-elle ? »

Ce que l’on pourrait sûrement dire c’est qu’on a peur de ce que l’on ne connait pas, de ce que l’on ne comprend pas. Pourrait-on aussi dire que la globalisation a apporté avec elle cette peur de l’inconnu, cette peur qui remet en questions nos certitudes ?

Face, ainsi, à ce que l’on n’a jamais conçu, ni recherché, ni même imaginé, cet inconnu fait peur. Et quand on a peur on se méfie, on refuse, on rejette, on fuit. Mais contradictoirement, cet inconnu attire. On a besoin de savoir, on a besoin de comprendre, on a besoin de maitriser.

Parce qu’on lit les nouvelles de dehors, parce qu’on voyage et qu’on découvre, parce qu’on achète et qu’on consomme ou utilise des produits venus d’autre part, parce que l’on communique de plus en plus avec des individus d’autres pays, on tente de s’apprivoiser à cet inconnu recouvert de mystères et venu de partout. Inévitablement, notre comportement change. Et nous passons tous de la dimension dite culturelle à celle que l’on nomme aujourd’hui interculturelle.

Pour certains la transition n’existe pas puisque la dimension dans laquelle ils évoluent est caractérisée par une interculture issue naturellement d’une pluriculture patrimoniale omniprésente. C’est le cas du Liban dont le multiculturalisme représente une richesse que beaucoup de pays envient.

Pour d’autres elle est facile car ils sont orientés vers un développement économique qui nécessite de prendre en considération la richesse et la valeur intrinsèque des cultures du monde. Ils sont déjà ouverts aux conditions nouvelles imposées par l’évolution sociale, technologique et économique.

Pour d’autres encore, et enfin, la transition est difficile. S’adapter aux exigences du modernisme d’aujourd’hui, dimension sans scrupules, c’est adopter à son corps défendant des valeurs nouvelles, souvent en contradiction avec les siennes propres, des croyances inacceptables auparavant, etc. Difficile de changer des habitudes qui, au fond, représentent un confort et une sécurité déjà acquis. C’est se jeter dans le vide sans réellement savoir où se trouve le fond du gouffre. Mais la transition se fait malgré tout, et à contrecœur et la nostalgie d’hier et les regrets suivent.

Renoncer
Renoncer à son comportement, c’est renoncer surtout à une certaine identité. C’est peut-être aussi renoncer, en quelque sorte, à toute une dimension historique, traditionnelle et patrimoniale au bénéfice de l’inconnu qui, certes, peut apporter du mieux.

Mais qui, vraiment, veut du mieux ? Tout le monde et personne en particulier. L’industrialisation à outrance a introduit le phénomène de l’économicisation (tout est vendable) détruisant au passage valeurs sociales, valeurs humaines et croyances ancestrales. Le profit prime et le dilemme philosophique se repose encore plus marquant : Dieu ou le Veau d’Or !

Mais l’interculturel est riche et on s’y engouffre avec intérêt, avec insistance. Peut-être un peu trop, parfois. Les courants rapides de cette internationalisation aculturelle emportent tout, bon gré mal gré. On s’y fait, on s’y habitue et on construit inconsciemment ce que l’on a appelé la civilisation hyperglobalisante (n.d.). On assiste ainsi, involontairement, non seulement au fameux choc des civilisations, si chère à Samuel HUNTINGTON, mais aussi à la culture globale émergeante des échanges tout azimut de la globalisation.

En ce qui concerne la dimension interculturelle, dans le cadre de notre article, nous ajouterons qu’elle est très importante dans les messages reçus et émis.

Existe-t- il un aspect universel du message et de l’information dans la modification des comportements et des attitudes ? Atteindra-t-on la globalisation des esprits ?

CONCLUSION

Parler de communication, parler de ses impacts et de ses objectifs dans une optique de changement positif du comportement, c’est parler avant tout de communication intelligente. C’est aussi concevoir des moyens pour tout mettre en commun.

L’Intelligence Collective va donc stimuler une certaine action relationnelle à travers le concours de plusieurs collectivités d’intelligences. Mettre à la portée de tous, et de tout, le savoir et la culture dans une dimension unique que beaucoup ont qualifiée d’hyperglobale.

Personne ne peut vivre isolé et personne ne peut construire l’avenir tout seul. Dans le concept de l’identité terrienne le Tout devient Un et le Un est Tout.

C’est, une fois de plus reposer la problématique de l’Intelligence Collective et des hypothèses constamment posées des Collectivités d’Intelligences.



RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ARTEIL Z. (2009) – La Communication, du faire savoir au faire croire – Mémoire de Master en Information et Communication – Université Saint-Joseph, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines – Beyrouth.
BOUDON R., (2012) – Les méthodes en sociologie – Que sais-je ?
BRETON P., (1992, 1995, 1997) - L'utopie de la communication, Le mythe du village planétaire - La découverte.
Cornu D., (n.d.) - Éthique de l’information - Que sais-je? Presses Universitaires de France.
DECLARATION DE MUNICH, 1971, Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, chiffre 1 des devoirs
EKMAN P., (n.d.) – Je sais que vous mentez – Editions Michel Laffont – Paris
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